Après la création en 2013 de l’Eglise Protestante Unie, issue de l’Eglise réformée et de l’Eglise évangélique luthérienne, celle-ci veut se donner une expression de foi commune à ces deux Eglises.
Nous avons travaillé, lors de plusieurs rencontres avant l’été, sur une proposition et fait parvenir nos remarques, comme les autres paroisses, à la région (vous trouverez nos anciennes remarques plus bas). Par ce mode de fonctionnement l’Eglise veut impliquer ses membres à tous les niveaux dans le processus de réflexion.
Après avoir réuni les avis de chaque région, les deux rapporteurs nationaux : Pierre Bühler et Katharina Schächel se sont efforcés, dans cette nouvelle version, de conserver des éléments appréciés, en prenant en compte les attentes et les critiques exprimées.
Le texte veut être maintenant, clairement situé à l’interface entre « l’extérieur » et « l’intérieur » : il veut permettre à celui qui entre en contact avec l’EPUdF de savoir de quelle Eglise il s’approche, et à celui qui l’accueille de savoir quelle Eglise il lui propose. Alors que la première version évitait des mots-clés théologiques, ce nouveau texte en utilise (p.ex. Evangile, grâce ou croix) sans être excessif. Vous trouverez cette nouvelle proposition ici.
Cette nouvelle version sera discutée lors des Synodes régionaux de novembre 2016 et ensuite au Synode national de mai 2017. Nous vous proposons d’en débattre de nouveau avant le Synode, lors du culte du 6 novembre qui pourra se prolonger par un pique-nique tiré des sacs afin de répondre à quelques questions de travail :
- Le texte cherche à s’adresser à un « lecteur idéal » qui serait une personne entrant en contact avec l’EPUdF. Cette orientation vous parait-elle bonne, et trouvez-vous que le texte y parvient ?
- Est-ce que nos réflexions s’y reflètent ?
- Doit-on y rajouter encore un point ou un mot essentiel pour vous ?
Ulrich Weinhold, pasteur
Suite à nos rencontres du 02 avril et le culte café-débat le 10 avril, notre conseil presbytéral a pris connaissance de vos remarques dans sa réunion de mai. Voici notre lettre que nous avons adressée aux rapporteurs régionaux.
Pour consulter le texte de la déclaration de foi (proposition de base): https://www.eglise-protestante-unie.fr/prod/file/epudf/upload/parish-71811/Declaration%20de%20foi_Texte%20de%20proposition%20de%20base.pdf
Le Conseil presbytéral a ensuite délibéré et retenu les propositions suivantes :
- Demande de clarification de l’objectif de cette déclaration
D’une façon générale, nous avons observé que la lecture de la « Déclaration de foi » provoque deux réactions très opposées : d’une part une adhésion pour un texte qui est estimé beau, poétique, d’autre part un rejet plus ou moins net devant l’absence de certains mots de notre vocabulaire « religieux » comme p.ex. : Saint Esprit, Fils de Dieu, le salut (« Peut-on ajouter la notion de salut apporté aux hommes par Jésus-Christ ? ») ou pardon du péché.
Nous croyons que cette dualité est due à une lecture du texte visant un objectif différent : En effet, nous écrivons un texte avec des formulations différentes et une autre portée théologique si le texte sert comme une ‘déclaration’ / témoignage envers la société au moment de l’anniversaire de la Réforme en 2017 (au sens comme le décrit Denis Heller dans le livret Ressources N°2) ou s’il devient un texte inséré dans la constitution de l’EPUdF et les statuts types de notre Eglise locale, voire même le texte d’engagement des nouveaux pasteur qui seront inscrits au rôle de notre Eglise.
Il nous semble indispensable de clarifier cet objectif du texte « déclaration / témoignage envers la société » et y limiter l’utilisation. Le texte dans sa forme actuelle nous semble adapté pour un témoignage envers la société (qui ne connaît pas le « patois Canaan »), un texte qui cherche à se dépouiller d’un vocabulaire spécifique.
Pour l’utilisation comme un texte théologique qui sera inséré dans notre constitution, les statuts types ou qui devient même le texte d’engagement des futurs pasteurs, le texte semble être insuffisant.
- Il manque l’importance de l’Ancien Testament – retour très fort au sein de notre Eglise locale
« N’oublie pas que ce n’est pas toi qui porte la racine, mais que c’est la racine qui te porte. » Rm 11,18b
A plusieurs reprises les paroissiens ont fait remarquer qu’il manque au texte de base la référence à la révélation de Dieu dans l’Ancien Testament. Par la focalisation christologique, la « proposition de base » ne montre pas que la révélation en Christ est dans la continuité de la venue de Dieu pour son royaume.
En effet, toute révélation de Dieu dont parle le Premier Testament (depuis l’appel à Abraham, Exode jusqu’aux prophètes) est passée sous un silence impossible. Christ est venu, d’après Paul, en « confirmant les promesses faites aux pères » (Rm 15,8). L’Ancien Testament est le premier témoignage de la venue de Dieu (et son royaume) que Jésus le Christ confirmait ; elle trouve son accomplissement dans la promesse d’Apc 21 que Dieu aura sa demeure parmi les humains. Pour en rendre compte, nous proposons les deux formulations suivantes :
a) une reformulation du §1 en disant que « Dieu se révèle en Jésus le Christ comme Parole… »
b) Après la première phrase du §1, la déclaration pourrait insérer simplement la phrase suivante :
« Après avoir autrefois, à bien de reprises, témoigné la venue de Dieu parmi les hommes aux pères par les prophètes, Dieu a confirmé ses promesses en Jésus le Christ. »
- Question de la position / formulation du §5
Le §5 paraissait incompréhensible pour beaucoup de paroissiens, lié au style du paragraphe et aux termes plus techniques / théologiques (Symbole œcuménique, livres symboliques…) qui sont utilisés.
Il a été suggéré de le mettre p.ex. au début de la déclaration « L’EPUdF qui reconnaît pleinement la foi chrétienne dans les symboles œcuméniques etc. …déclare sa foi de la manière suivante : … »
(En plus, les livres symboliques sont peu connus par les ex-réformés ; il serait utile de donner la liste des livres concernés avec une note explicative.)
- Quelques remarques concernant des formulations dans le texte
De façon générale, il faudrait des phrases plus simples, plus courtes, plus claires et ne pas arriver à un texte trop long.
Des expressions qui ont été bien appréciées :
– « sujet de la joie » (§1) ; « communion invisible » (§1) ; « sans mérite de notre part » (§2) ; la dimension vers la création entière : « envers la création toute entière » (§3) ;
– les paragraphes : §2 (très apprécié) et § 6 ;
Des expressions qui ont posées pour certains des problèmes :
– « bouleversante » (§1) – l’utilisation à la première approche est perturbante, un ressenti très divers.
– §1 « son Esprit » : il manque pour plusieurs la clarification « son Esprit Saint anime ».
– « Elle brise les chaînes de l’injustice. » (§4) – l’expression vient sans préparation / soudainement : son lien avec l’engagement ? Comment arriver du début « prédication et sacrement » vers cette fin ?
– « l’humanité de Dieu » (§5) – l’expression n’est pas approuvée et pose un vrai problème ; elle devrait avoir une portée christologique, elle gêne dans un contexte des confessions de foi dans l’histoire de l’Eglise.
– proposition de formuler ainsi (§6) : « L’Eglise recherche la vérité avec passion et partage cette recherche… »
Rédaction pour le CP : pasteur Ulrich RUSEN WEINHOLD, Réunion du Conseil Presbytéral de Houilles 10 mai 2016